De la pierre à l’écran, studio Franck Bordas Paris (exposition collective)
De la pierre à l’écran, studio Franck Bordas Paris (exposition collective)
Franck Bordas est imprimeur et éditeur d’art. Installé à Paris depuis plus de 35 ans, il a travaillé avec de nombreux artistes internationaux. L’exposition propose un choix inédit d’estampes et livres d’artistes, éditions, expérimentations et collaborations avec les artistes, de la lithographie sur pierre au tirage numérique.
Hervé Di Rosa raconte ses premières collaborations avec Franck Bordas dès 1981:
«Autre rencontre déterminante dans mon initiation, alors que je n’avais que 22 ans, Franck Bordas m’invita et, avec son associé de l’époque Michael Woolworth, m’initia à la lithographie dans son atelier de la rue Princesse. L’endroit, sentait l’encre et les vieilles machines et se trouvait dans la même rue que la célèbre discothèque Chez Castel. J’eus l’honneur d’y rencontrer Jean Dubuffet, Roberto Matta, Daniel Pommeureule et plus tard Eduardo Arroyo, Jean-Paul Chambas, Paul Cox. On se serait cru dans le Paris des années 30. Son chef de machines, vrai parisien à la gouaille des faubourgs s’appelait Marcel et avait justement tenu le rôle d’un imprimeur dans Moulin Rouge, film retraçant la vie de Toulouse-Lautrec. J’appris que les ateliers de lithographie réunissaient, dans une alchimie rare, l’excellente technique d’ouvriers spécialisés passionnés et l’exhubérance parfois alcoolisée des plus grands artistes venant essayer autre chose que la peinture. Le temps s’y arrêtait, les artistes pouvaient échanger hors de toute rivalité. J’eus même la visite inopinée de M. Mourlot, le grand-père de Franck Bordas, célèbre lithographe qui avait travaillé avec tous les géants de l’art moderne et venait, tel un bouddha à la retraite, inspecter le tirage d’une lithographie de très grand format (Dirosaland) tirée sur de très lourdes pierres, qui servaient autrefois à imprimer des cartes d’Etat-major et peut-être même des affiches de Toulouse Lautrec, et que j’avais l’honneur d’inaugurer pour son petit-fils. Même si j’avais déjà traité le sujet en peinture, c’était le cas pour cette grande lithographie, j’oubliais la peinture à ce moment-là et je pensais autrement, pour inventer une écriture originale jouant sur la séparation manuelle des quatre couleurs de base.»
extrait de Dirosa Graphic, éditions Fage/Angel Art Servanin, Jean Seisser, 2012.
Exposition collective du 4 octobre 2014 au 11 janvier 2015
Centre de la gravure et de l’image imprimée
Rue des Amours 10
7100 La Louvière, Belgique
Photo IANNA ANDREADIS